Dans un contexte plus qu'inédit et complexe (annonces gouvernementales controversées la censure du gouvernement Barnier, crise économique persistante, baisse de recettes et montée continue des dépenses obligatoires), le Département a dû affronter de vives turbulences. « Ces contraintes budgétaires ne sont pas accessoires. Elles sont injustes, massives. Depuis plusieurs années, les collectivités locales, et singulièrement les Départements, voient leurs marges de manœuvre s’éroder. Leur autonomie budgétaire s’effacer », a insisté la Présidente du Département de Meurthe-et-Moselle. Si le choc redouté a été en partie amorti cette année, les chiffres traduisent bien l’ampleur des difficultés rencontrées par les départements, à tel point que plus de 30 d’entre eux sont aujourd'hui au bord de la rupture.
Pascal Schneider, vice-président délégué aux finances, a détaillé « la perte de plus de 36 M€ de recettes entre 2022 et 2024 au titre des droits de mutation et d’un marché immobilier en crise, l’addition de 11 M€ d’euros imposée unilatéralement par l’État à travers une loi de finances qui fait payer aux collectivités un déficit dont elles ne sont aucunement responsables sans oublier les plus de 100 M€ de reste à charge annuel au titre du versement par le Département des allocations individuelles de solidarité. » « Nous avons-là un triptyque d’étranglement budgétaire : des dépenses imposées, des recettes amputées et des transferts de charges qui se poursuivent », rappelle la présidente.
Face à ces contraintes, l’exécutif départemental a fait un choix clair : ne renoncer à aucune politique publique en intégrant notamment une démarche rigoureuse d’optimisation et de mutualisation. « Nous résistons, affirme Chaynesse Khirouni. Malgré les efforts consentis, il a néanmoins été nécessaire d’activer une reprise de réserves de droits de mutations à titre onéreux de près de 7.3 millions d’euros », poursuit Pascal Schneider. « Cette réserve permise pour faire face aux fluctuations budgétaires et préserver l’investissement des collectivités est aujourd’hui indispensable. Elle illustre la gestion rigoureuse de ces dernières années qui nous permet aujourd’hui de tenir l’équation et de boucler le budget prévisionnel 2025 tout en maintenant un haut niveau d’investissement pour l’avenir de nos territoires, la transition écologique et le renforcement du service public départemental ».
Avec 108,7 millions d’euros d’investissements inscrits, le Département réaffirme sa priorité : soutenir les territoires, l’éducation, la culture, l’action sociale, avec des moyens constants, voire renforcés. « La priorité du Département est claire : maintenir à haut niveau les investissements pour garantir un haut niveau de services et d’appui aux territoires (collèges, infrastructures, environnement, logement, transition énergétique, soutien au plan d’investissement du service départemental d’incendie et de secours, etc.). On sait qu'ils sont un appui essentiel pour la vie des territoires et l'emploi local au sein des entreprises du BTP notamment », souligne la Présidente. Le Département continue à travers ce budget à soutenir les communes et intercommunalités, les associations, les sapeurs-pompiers, les acteurs sociaux et culturels. Il confirme aussi le renforcement de ses actions en faveur de la jeunesse, notamment via le maintien des investissements dans les collèges et le Revenu d’Émancipation Jeunes et un engagement accru en santé mentale, afin de répondre à l’urgence révélée par les professionnels de terrain. « Ce n’est pas une dépense, c’est une responsabilité », affirme la Présidente Chaynesse Khirouni.