« Face à la fragilisation de notre cohésion sociale, le vrai coût, c’est celui du renoncement »

Trois grands défis attendent la collectivité départementale en cette rentrée : « Préserver nos services publics de proximité, veiller à notre cohésion territoriale et, enfin, garantir la justice sociale » a indiqué la présidente, en ouverture de la session publique de rentrée.

Préserver nos services publics de proximité

Dans un moment où la confiance vacille, ils sont un ciment indispensable et l’instrument de la promesse républicaine d’égalité.

Dans nos collèges, cette promesse s’incarne dans des chantiers, des équipements, des innovations, des politques sociales et culturelles…

La Politique collèges nouvelles générations » se poursuit : les travaux débutent à Toul au collège Croix-de-Metz et à Nancy sur le site du futur collège du plateau de Haye tandis que des restructurations des collèges La Craffe à Nancy et Eugène-François à Gerbéviller sont lancées, après un été ayant permis des travaux importants à Longwy, Vézelise, Neuves-Maisons, Saint-Nicolas-de-Port, Bayon ou encore Colombey-les-Belles.

Nous accompagnons aussi la réussite éducative de nos jeunes par de multiples initiatives, du maintien de la gratuité des transports scolaires, en passant par le numérique,  l’éducation artistique et culturelle et la citoyenneté. En complémentarité avec l’Éducation Nationale comme l’illustre la nouvelle Classe à Horaires Aménagés en Mathématiques et en Sciences au collège Langevin-Wallon de Blainville-sur-l’Eau qui vise à ouvrir l’horizon des possibles de nos collégiennes et collégiens. Ces investissements sont des leviers d’émancipation, au service de l’égalité. 

C’est aussi le sens de notre politique d’accès aux droits. Notre objectif est simple : aucune Meurthe-et-Mosellane, aucun Meurthe-et-Mosellan, ne doit renoncer à ses droits du fait de l’éloignement de son lieu d’habitation, de la complexité d’une démarche ou encore d’une stigmatisation. L’État social n’existe que s’il se tient aux côtés de chacune et chacun, que s’il est accessible à toutes et tous. L’école et l’accès aux droits garantissent l’égalité, la culture la liberté. Elle arrache chacune et chacun au déterminisme et rend la citoyenneté vivante et participative. 

Veiller à notre cohésion territoriale, c'est maintenir l'activité économique et l'emploi sur notre territoire.

Si le Département n’a plus de compétence en matière économique, il dispose néanmoins de leviers, à commencer par notre commande publique dont le bilan 2024 est à l’ordre du jour de cette session et vous sera présenté par Antony Caps, vice-président.

En 2024, la commande publique départementale, c’est plus de 120 M€, en hausse de 20% sur les deux dernières années. C’est aussi plus de 60 % des marchés attribués à des entreprises meurthe-et-mosellanes et plus de 80 % à des entreprises régionales ; des délais de paiement exemplaires ; un partenariat renforcé avec les fédérations du bâtiment et des travaux publics ; et, bien sûr, des chantiers structurants en cours, à l’image de la construction  du pont de Méréville.

Cette dynamique ne doit rien au hasard, c’est une stratégie assumée et pérenne : celle de défendre, à travers nos entreprises, des emplois non délocalisables.

Défendre notre modèle social

Il n’est plus supportable d’entendre à longueur de journée que le problème serait la supposée générosité de notre modèle social. Non, le problème, c’est la progression inquiétante de la pauvreté du fait d’un choix d'une politique qui génère toujours plus d’inégalités, de précarité, une explosion doublée d’un assèchement des comptes publics consécutif aux baisses d’impôts au bénéfice des grandes entreprises et des grandes fortunes. Cet assèchement, entrepris par les gouvernements successifs du Président de la République, la Cour des comptes l’a chiffré à plus de 60 milliards d’euros par an. Dans le même temps, les 500 plus grandes fortunes françaises représentent désormais l’équivalent de plus de 40% du produit intérieur brut. Alors oui, il nous faut plus de justice fiscale. Face à l'urgence sociale,  la « taxe Zucman », un impôt plancher de 2 % sur les patrimoines de plus de 100 M€ n'est pas la réponse, mais une réponse.  Je rappelle qu’elle concernerait environ 1 800 contribuables et rapporterait de l’ordre de 20 milliards d’euros par an.  Je me réjouis qu’aujourd’hui, cette idée progresse dans le débat public national et européen.

Dans le même esprit, il est temps d’ouvrir le chantier du rééquilibrage des efforts supportés par les revenus du capital et ceux supportés par les revenus du travail. Car parler d’économie, c’est aussi parler du travail. On a trop longtemps opposé « coût du travail » et « compétitivité » en oubliant que ce que d’aucuns appellent « les charges » sont en réalité des cotisations. Dit autrement, il s’agit d’une mise en commun, née du programme du Conseil national de la résistance, qui permet de financer la prise en charge des risques sociaux : maladie, retraite, famille, accidents du travail, chômage.  A ce propos, je souhaite rappeler, contrairement aux fables racontées, que tous nos concitoyennes et concitoyens contribuent aux financements de nos politiques publiques (Education, Santé, Justice, Economie...) par le biais des impôts directs (impôts sur le revenu) ou indirects comme la TVA. Evaluée à plus de 100 milliards d'euros soit 28 % du budget, elle représente la recette fiscale la plus importante pour l'Etat.

Face à la fragilisation de notre cohésion sociale, le vrai coût, c’est celui du renoncement : renoncer à soigner, renoncer à éduquer, à former, renoncer à protéger, renoncer à la justice. Dans notre Département, en Meurthe-et-Moselle, nous considérons les allocations individuelles de solidarité comme des investissements sociaux. Nous réfutons le terme d'assistanat pour lui préférer celui de solidarité. Malgré les difficultés, nous faisons le choix de l'action plutôt que celui de la résignation. Face aux attaques permanentes de notre modèle social, aux discours de stigmatisation, nous continuerons à défendre notre République et ses valeurs.

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